[ December 7, 2020 0 Comments ]

Interview avec Abdelaziz KABBAJ, DG IARALE SERVICES : Le Lean Six Sigma en entreprise

 Le Lean Six Sigma : Principe et fonctionnement.

La philosophie Lean et ses outils ont été développés au Japon. Le Lean se focalise donc sur l’optimisation des activités à non-valeur ajoutée nécessaires et sur l’élimination des gaspillages existants au sein des processus opérationnels et fonctionnels de l’entreprise.

La méthodologie Six Sigma et ses outils ont été développés aux USA. Le Six Sigma permet de gérer des projets d’amélioration ou de développement de processus à travers deux méthodologies structurées dénommées DMAIC et DMADV. Le Six Sigma permet également de diagnostiquer les variabilités dans un objectif de stabilisation et d’amélioration de la capabilité des processus opérationnels et supports.   

Le Lean Six Sigma est une démarche d’entreprise qui permet d’améliorer les performances à travers un travail d’amélioration continue des processus, appuyé par le Top Management de l’organisation, piloté par une structure interne dédiée et réalisé par les différentes équipes constituant les départements opérationnels et supports de l’entreprise.

– Dans quels domaines applique-t-on cette méthode ? En existe-t-il certains plus favorisés que d’autres ?

Il est vrai qu’entre 1980 et les années 2000, la démarche Lean Six Sigma a connu principalement un essor dans le secteur industriel (automobile, aéronautique, etc…), mais depuis le début des années 2000, nous observons un réel engouement des sociétés de services pour le Lean Six Sigma. En effet, plusieurs programmes de transformation ont été lancés durant ces vingt dernières années au sein des Banques, des Assurances, de sociétés Leaders de l’Offshoring et de l’Engineering, mais aussi au sein des Hôpitaux, des Ministères et des Armées, avec des Success Stories qui ont créé une certaine émulation collective autour de la démarche.

– Quelles sont les démarches à suivre pour implanter le Lean Six Sigma ? Et en quoi est-elle bénéfique pour les entreprises ? 

Je pense qu’il est important de diagnostiquer les résistances potentielles qui peuvent entraver la réussite de ce programme de transformation et de développer un plan de conduite de changement adapté, qui faciliterait l’imprégnation de la démarche Lean Six Sigma par les différentes parties prenantes.

Aussi, il faudra constituer et former une équipe qui pilotera et mettra en place la démarche,  constituée d’Équipiers Lean Six Sigma Yellow Belt qui participeront aux projets d’amélioration Lean Six Sigma, de Chefs de Projets Lean Six Sigma Green Belt qui seront les garants de la culture Lean Six Sigma au sein de l’entreprise, de Chefs de Projets Coachs Lean Six Sigma Black Belt qui seront garants du changement, d’Experts Méthodologiques Lean Six Sigma Master Black Belt qui déploieront la démarche au sein des différentes entités de l’entreprise, d’un Champion chargé de l’élaboration de la stratégie Lean Six Sigma et de Sponsors identifiés chargés de supporter les équipes pour atteindre les résultats et assurer les gains des projets Lean Six Sigma initiés.

Par ailleurs, la démarche ne peut aboutir et générer les gains économiques et non économiques attendus sans un soutien fort du Top Management et une culture interne qui pousse vers l’amélioration continue.

Finalement, je pense que la standardisation des processus opérationnels et fonctionnels est une condition sine-qua-none pour entamer des projets Lean Six Sigma ambitieux et à fort impact. En effet, nous ne pouvons améliorer un processus sans mesures, et nous ne pouvons mesurer un processus sans standardisation des processus.

–  Le Lean Six Sigma : Avantages et Inconvénients :

La démarche Lean Six Sigma génère des gains importants et à tous les niveaux : coûts, qualité, délais, sécurité, etc…

L’adoption du Lean Six Sigma favorise le travail d’équipe, responsabilise les équipes par rapport à la performance de leurs cellules respectives, améliore les conditions de travail des travailleurs et des agents, permet une meilleure fluidité de la communication (Bottom Up et Top Down), permet de faire sortir les salariés de leurs routines journalières et stimule l’esprit d’innovation au sein de l’entreprise.

Par ailleurs, et vu que le Lean Six Sigma rationalise les processus en supprimant les gaspillages et les variabilités, cela impacte positivement les coûts et améliore donc la compétitivité et la rentabilité de l’entreprise.

Finalement, cet ensemble de méthodes et d’outils permet d’améliorer la qualité des produits et services livrés aux clients internes et externes de l’organisation et donc de mieux satisfaire les clients de l’entreprise.

– Comment peut-on mesurer l’efficacité de la méthode ? 

En Lean Six Sigma, le Master Plan de déploiement de la démarche et précisant les différents projets Lean Six Sigma à lancer est définit de manière participative, avec les différents acteurs de l’entreprise, en partant des Executives jusqu’aux Agents/Opérateurs en passant par les Team Leaders et Department/Middle Managers, et ceci en collectant les différentes contributions qui permettraient d’atteindre les objectifs stratégiques fixés par le Top Management. La méthode Hoshin Kanri diffuse la vision stratégique et pilote les projets de changement pour transformer l’entreprise et atteindre l’excellence opérationnelle.

Pour tout projet Lean Six Sigma et dès la phase de définition du projet, il est nécessaire de préciser et de mesurer l’ampleur de la problématique, de fixer des objectifs mesurables et d’estimer les gains économiques et non économiques associés au projet et sur lesquels l’équipe projet et le chef de projet s’engagent vis-à-vis du Sponsor du Projet et du Comité de Pilotage. Après implémentation des solutions décidées par l’équipe projet en concertation avec les parties prenantes lors de la phase d’amélioration, une mesure des gains  et des indicateurs de performance est réalisée et permet de comparer les résultats du projet par rapport à ce qui a été planifié.