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[ October 21, 2021 by Rania@admin 0 Comments ]

[Interview] Souhil MEDDAH – Expert spécialisé en ingénierie financière et en capitalisation boursière : “Introduction en bourse et crise sanitaire : Conséquences, motivations, et contraintes”

1/ Quels sont les principaux acteurs de l’introduction en bourse ?

Pour chaque opération d’introduction en bourse, qu’elle soit PME ou une Entreprise de grande taille, la nature et le rôle des intervenants se définie par rapport aux différentes phases d’exécution du planning, ainsi qu’au timing qui leur est réservé. À commencer par l’intention exprimée par une société de s’introduire en bourse, cette société est immédiatement prise en charge par une société spécialisée désignée comme le promoteur en bourse. 

Le promoteur en bourse qui, dans sa position d’accompagnateur qui active à l’intérieur et à l’extérieur de la bourse, il est chargé de procéder à un diagnostic financier, juridique et organisationnel de la société, pour analyser, mesurer et statuer sur la capacité de la société candidate de se maintenir sur le marché boursier en fonction de sa taille, de ses capacités en fonds propres, en fonds permanents et aussi à travers la structuration prévisionnelle d’un éventuel effet de levier combiné entre apport en IPO d’une part et de la dette financière, qui reste une source importante et nécessaire d’autre part. 

Le promoteur en bourse est aussi chargé de veiller au respect des règles par la société introduite en bourse, conformément aux exigences de la législation en vigueur et aussi aux directives de l’autorité de marché.

D’autre part, la société candidate a besoin de l’accompagnement de l’intermédiaire en opérations de bourse, afin de diffuser ses actions sur le marché primaire après adoption de leur prix d’admission et aussi, de gérer leur cotation sur le marché secondaire, en veillant sur le maintien du prix d’action sur une fourchette maîtrisable.

À ce titre, il existe aussi, d’autres intervenants indirects qui peuvent intervenir en tant qu’actionnaires acquéreurs ou en tant que fonds de placements collectif ou en capital risque (OPCVM ou SICAV), qui sont des intervenants très importants qui permettent d’absorber une masse plus importante, mais aussi dans le sens de régulation des différents compartiments, sur les marchés de participations en actions ou sur les créances en obligations.

Enfin, l’autorité de régulation est le premier législateur du marché des valeurs, soutenu par deux autres institutions, l’une qui gère les valeurs sur parquet et l’autre qui gère les enregistrements et inscriptions des opérations.

 

2/ Pouvez-vous nous parler des critères de sélection des PME qui souhaitent s’introduire en bourse d’Alger ? 

Il y a deux types de critères : le premier critère concerne les données réglementées par rapport aux conditions dans lesquelles une société est considérée comme une PME, vis-à-vis de son capital social, de son chiffre d’affaires, de son total actif, mais aussi du nombre du personnel. Cette distinction reste en vigueur, même si la société après son introduction en bourse, augmente la valeur boursière de son capital flottant ou de son capital admis, car ce critère ne peut être revalorisé que dans le cas où la structure du capital nominal évolue de façon statutaire et réglementaire.

Le deuxième critère, de façon très factuelle, est attaché aux aspects stratégiques, techniques et de considérations du marché réel. Il s’agit notamment d’une société qui détient au moins un capital minimum qui lui permet de passer par des ouvertures sans que les affectations des pouvoirs ne soient bouleversées. Il s’agit aussi des entreprises dotées de structures financières de capacité d’endettement ou de remboursement qui assurent un rendement, avec une solvabilité prévisionnelle acceptable. D’autre part, les PME doivent dans leurs plans prévisionnels, s’assurer que leurs politiques d’exploitation leur assurent des cash-flows progressifs, importants, avec des revenus supérieurs aux taux de placement dans les banques ou autres valeurs de créances.

 

3/ Comment la crise sanitaire de la Covid-19 a-t-elle impacté la bourse d’Alger ? 

Comme dans toutes les autres économies, l’impact de la crise sanitaire était principalement ressenti sur le marché réel, sur les revenus des individus et sur les flux financiers cumulés entre agents économiques. Il est clair que dans le même sens, que la baisse des flux entre agents économiques impactait accessoirement et indirectement le marché des valeurs mobilières, surtout par rapport aux valeurs transigées sur le marché secondaire.

Cet impact s’est entre autres limité uniquement dans les volumes des transactions sans avoir un impact majeur sur les valeurs des titres cotées. 

D’autre part, les secteurs annexes qui sont réputés pour avoir des capacités de financement en participations ou en placement, comme le secteur des assurances, subissent actuellement les effets des baisses proportionnelles des revenus des agents, par rapport à leur distribution dans les domaines de placement et de capitalisation, que peut offrir ce secteur, réputé comme étant un noyau dynamique de compensation et d’intermédiation financière, qu’elle soit ponctuelle ou permanente.

 

4/ À votre avis, quelles sont les motivations et les contraintes auxquelles il faut s’attendre suite à une introduction en bourse ?

Parmi les motivations, une société après son introduction en bourse bénéficie des avantages fiscaux, avec une exonération de l’impôt sur les bénéfices des sociétés au prorata de son capital flottant. Cette société peut également avoir les possibilités de basculer sur d’autres marchés, tels que le marché principal des actions (des grandes entreprises), après le développement de business modèle, ou sur le marché obligataire pour obtenir d’autres sources de financement nécessaires pour son développement.

Une société cotée en bourse, peut assurer son image en toute transparence et aussi, de sa pérennité vu que les sources de financement sont attachées à un espace multiplicateur plus large.

Par rapport aux contraintes, les sociétés cotées en bourse doivent respecter des règles de transparence, de diffusion permanente de leur santé financière, même durant les situations les plus critiques ou difficiles, ce qui implique l’adoption d’une discipline du partage et de l’information. 

 

5/ Comment l’introduction en bourse peut-elle améliorer la performance d’une PME ? 

Cette question nous renvoie systématiquement vers les questions des opportunités, qui à la fois sont relatives aux différents débouchés pour lesquels les PME qui exercent dans des filières attractives et aussi sur l’agrandissement de la taille de l’investissement, qui dans le futur peut devenir un donneur d’ordre dans un écosystème qui aura toujours besoin de plus de capitaines d’industries et de plus d’entités structurantes.

La PME étant une entité qui est à mi-chemin entre un projet d’innovation et une société de taille plus importante, la mise en œuvre de son plan de financement, d’investissement, d’extension ou de développement doit s’articuler et s’appliquer autour de deux conditions fondamentales. La première s’attache naturellement au plan d’investissement qui doit être exécuté progressivement, afin de permettre aux différentes places d’épargne et de financement par la dette, de se réapprovisionner en ressources pour couvrir les emplois directs et indirects.

Pendant ce temps, la deuxième condition, se mesure par rapport à la taille du marché dans lequel la PME est en train de s’introduire, avec notamment les valeurs ajoutées dégagées et cumulées dans la durée, qui de facto vont contribuer à la constitution ou la reconstitution des fonds propres nouveaux ou d’alimenter un actif net graduellement positif, capable de couvrir les besoins en fonds de roulement et de permettre des potentialités nouvelles en capacité d’endettement. 

 

6/ En ce contexte de pandémie actuelle, est-il encore intéressant pour les PME de se tourner vers la Bourse ? Et pourquoi ?

Dans le contexte actuel, il est beaucoup plus intéressant de miser sur des investissements de taille intermédiaire que de miser sur des investissements trop lourds. Car un processus de développement d’une PME doit se mesurer en fonction de ses capacités immédiates d’abord et ultérieures ensuite par rapport au cursus de son expansion. 

D’autre part, il faut aussi étudier la forme des secteurs marchands qui sont ou qui seront en relation directe avec l’investissement projeté.

À titre d’exemple, une PME a toujours besoin d’un donneur d’ordre pour qu’elle puisse se positionner sur le marché réel et de ce fait, sur le marché des valeurs à travers sa potentialité de développement rapide ou non. Par contre, cette PME peut aussi se projeter dans un processus stratégique de long terme, pour devenir à son tour un futur donneur d’ordre, sachant qu’un tel type de processus nécessite une maximisation des cash-flows cumulés sur la base d’un programme d’investissement réparti en plusieurs phases et faisant appel à un mixage financier entre un financement en equity avec financement par le marché de la dette.

Le marché boursier est une alternative complémentaire, qui ne peut pas remplacer et annuler tous les autres modes de financement.

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[ September 27, 2021 by Rania@admin 0 Comments ]

[Interview] Ali HARBI – Consultant international, Expert certifié en stratégies de développement durable, RSE et gouvernance d’entreprises : “Comment rendre le développement durable au cœur de la stratégie d’entreprise?”

1/ À votre avis, est-ce que le modèle de développement économique actuel conduit à un cercle vicieux de dégradations environnementales et sociales ? Comment ?

La question du développement durable ne se limite pas aux questions environnementales et sociales. Le développement durable est d’abord une somme d’enjeux économiques qui interpellent la soutenabilité des business et leur durabilité dans le temps. Quand on déroule une politique effrénée de surconsommation de ressources naturelles, on porte atteinte d’abord à la pérennité des entreprises, car on s’aperçoit maintenant que les ressources sont limitées et que le rythme d’exploitation actuel va générer des ruptures de chaînes de valeur dans les années ou les décennies à venir. Les ressources actuelles dans la fabrication des puces électroniques, par exemple, et leur mode d’exploitation, ne sont plus suffisantes pour faire face à la demande mondiale. C’est un problème de développement durable au sens économique. Ensuite viennent les enjeux sociaux, sociétaux et environnementaux. La aussi, la question clé est que l’opérateur économique ne peut pas continuer à scier la branche sur laquelle il est assis, c’est-à-dire détruire la planète et la vie qui va avec, y compris l’humanité. Au-delà de la régulation et gestion des impacts en termes de risques, l’enjeu aujourd’hui est dans un changement de paradigme économique social et environnemental qui permette d’imaginer un futur durable et d’assurer le bien être des générations à venir. En plus des ressources naturelles déjà citées, il devrait être possible de s’asseoir et de réfléchir à un monde plus respectueux de la nature, avec beaucoup moins de pollutions, du climat, et des équilibres sociaux, aujourd’hui facteurs de guerres et de migrations massives. Les gigantesques progrès scientifiques et techniques réalisés depuis près de trente ans nous permettent d’envisager ce futur. Ce changement de paradigme ne peut intervenir que si on a pleine conscience que la planète dans laquelle nous vivons n’offre ni ressources infinies, sauf les ressources renouvelables, ni résilience illimitée à nos dégradations.


2/ Pourquoi les objectifs de développement durable (ODD) sont-ils importants pour les entreprises ?

Les 17 objectifs de développement durable (ODD) représentent, pour la première fois depuis que la sonnette d’alarme sur la soutenabilité des modes de développement et de croissance a été tirée par les scientifiques début des années 70, le consensus international à l’échelle gouvernementale sur les priorités du changement à mener pour arrêter la dégradation généralisée aux plans économiques, social et environnemental.

Mais ces 17 objectifs, adoptés en 2015, ne sont pas seulement une question d’action gouvernementale, et les entreprises, la société civile, les individus sont aussi concernés.

Les entreprises ont aujourd’hui un levier incroyable d’implication sur les ODD au travers de l’intégration de la RSE dans leur vision stratégique, leurs modes de management et dans leur redevabilité sociétale. Le principe c’est qu’au-delà des programmes, stratégies, régulations mises en place par les gouvernements, ce sont les actions de chacun qui vont déterminer l’avenir.

En ce sens, les entreprises, individuellement ou en associations, groupements d’initiatives par filières, régionales ou par métier, peuvent s’inscrire dans des initiatives de développement durable, en utilisant les lignes directrices de l’ISO 26000. C’est un outil méthodologique extraordinaire. Les entreprises peuvent aussi adhérer à des initiatives dans le cadre du pacte mondial de l’ONU, UNGC, à l’échelle pays, région, ou globale. 

Le fait de contribuer positivement au changement dans le cadre des ODD, permet aussi de mieux valoriser l’entreprise au regard des nouvelles attentes des investisseurs et des parties prenantes en la matière.

 

3/ Quel sera le parcours jusqu’à devenir des leaders de la sustainability ?

Un parcours de leadership est possible et c’est une ambition louable pour une entreprise qui s’y engage. L’étape initiale est d’abord de bien identifier sa responsabilité sociétale sur le triple plan économique, social et environnemental. Ensuite, il s’agira d’établir et mettre en œuvre des plans d’actions adossés à des objectifs concrets, mesurables et pertinents, pour réaliser une performance de développement durable. Enfin, il faudra faire reconnaître cette performance par des évaluations externes. Plus la contribution au développement durable à l’échelle entreprise, filière, pays, région est importante, plus on peut considérer que l’entreprise ou le chef d’entreprise a développé un leadership en la matière. Finalement, je dirais que c’est un chemin de maturation progressive basé sur la logique de l’amélioration continue, n’essayons donc pas de tout faire dès le premier jour.


4/ Comment pouvons-nous promouvoir l’innovation durable (tech et non-tech ?)

Il est important de distinguer l’innovation low-tech de l’innovation à intensité technologique (hi-tech). Ce sont des chemins complémentaires dans la perspective du développement durable, qu’il ne faut pas opposer.

Par exemple, on peut capturer du carbone aussi bien par la photosynthèse grâce à des arbres, de la culture de spiruline, que par des procédés très avancés de capture directe atmosphérique. La même chose pour les procédés de filtration des eaux usées, la réduction ou l’élimination des déchets plastiques. Ce qui est essentiel c’est de créer un environnement innovant et de libérer les énergies. Cet environnement innovant au sein et autour de l’entreprise nécessite un mode de management participatif et inclusif d’un côté, mais aussi qu’on se pose les bonnes questions en matière de développement durable pour réfléchir sans tabous de l’autre côté. Cela étant, l’accélération en cours dans le monde de la digitalisation financière fait qu’il est possible de financer rapidement l’innovation.


5/ Avez-vous des recommandations pour tout manager désirant investir et s’investir sur ce volet ?

À partir du moment où la prise de conscience est là, le processus peut s’enclencher. Mes recommandations sont au nombre de 3 :

  • Agir collectivement en interne et en externe, pour accélérer les processus et assurer les transferts d’expertise et d’expérience ainsi que les effets d’échelle. Les actions collectives sont aussi indispensables pour faire reconnaître son apport, il faut donc s’inscrire sur des initiatives.
  • Bien cibler sa contribution au développement durable en rapport avec sa chaîne de valeur et son core-business, pour maximiser l’impact des actions. Par exemple, un producteur de boissons devra se concentrer prioritairement sur les enjeux d’efficacité énergétique, de déchets post-consommation, et de préservation des ressources en eau.
  • Dernier point : adapter sa gouvernance aux nouvelles exigences de transparence et de redevabilité RSE, c’est-à-dire extra financière. Et c’est tout un processus.

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[ July 26, 2021 by Rania@admin 0 Comments ]

[Interview] Sonia ALAMI SOUNNI – Consultante en Chiffre d’Affaires Créatif & Experte en Relations d’Affaires Décodées Certifiée de l’Institut de synergologie de Paris : “La synergologie et les relations d’affaires.”

1/ Pouvez-vous nous éclairer sur le terme synergologie ?

En situation d’échange, nous concentrons notre attention sur notre discours et les propos de nos interlocuteurs, alors que la dimension verbale n’est pas l’essentielle de notre communication.

Déjà, quand une personne est en face de nous, on a tendance à déduire ce à quoi elle est en train de penser, alors qu’en réalité on ne le sait pas vraiment… Cela s’appelle la théorie de l’esprit (Theory of Mind – ToM). C’est un concept neuropsychologique qui désigne la capacité mentale d’inférer des états mentaux à soi-même et à autrui et de les comprendre. 

De plus, de nombreux travaux de recherches, menés par des psychologues et des neuroscientifiques, ont sensibilisés et confortés sur l’importance des différentes dimensions de la communication non verbale, tel que le para-verbal pour la voix ou le péri-verbal pour les distances ou encore l’holo-verbal pour la dimension corporelle. C’est sur cette dimension corporelle que la synergologie va intervenir pour décoder le corps en mouvement.

La synergologie est la discipline qui permet d’appréhender l’être humain à partir de la structure de son langage corporel et des messages envoyés par son corps et son visage.

L’étymologie du mot synergologie est formé par les préfixes « SYN : Être ensemble », « ERGON : Mouvement du corps » et « LOGOS : Discours », à savoir « Être actif en production de discours ».

Pourquoi parlons-nous de synergologie, plutôt que de communication non verbale ? 

« La Communication Non Verbale est l’objet.  La Synergologie est la discipline qui rend possible l’observation concrète ».

Philippe Turchet – Docteur en Sciences du Langage, Chercheur associé (Laboratoire MoDyCo/CNRS, Université Paris-Nanterre) et Fondateur de la Synergologie

 

2/ Quel est l’objet derrière cette discipline ou encore les champs dans lesquels cette dernière peut intervenir ?

La synergologie trouve son importance dans un échange entre deux ou plusieurs personnes et peut jouer un rôle clef pour les personnes formées et expertes dans le domaine.  

L’objectif de cette discipline est double :

Comprendre l’état d’esprit de l’interlocuteur à travers son langage corporel, qu’il soit en train de parler ou non. En effet, quand une personne se tait, son corps continue de nous révéler des indices sur ce qu’elle pense et dont elle perçoit nos messages : Nous écoute-t-elle ? A-t-elle saisi et compris nos propos ? Montre-t-elle des signes de désaccord voire d’agressivité ? Est-elle cohérente entre ce qu’elle dit et ce que les mouvements de son corps nous renvoient ? …  

Autant de questions auxquelles la synergologie nous apporte des clés de compréhension et surtout d’échanger par une méthode de questionnement, qui nous permet de valider nos observations et d’aller plus loin dans notre échange pour nous adapter (nous et notre discours) et prendre ainsi de bonnes décisions. Concrètement, le langage corporel est un atout pour gérer l’intelligence situationnelle, l’intelligence de soi, des autres et des situations, comme en négociation ou en management par exemple.

Ensuite, appréhender  notre propre état d’être et mental en situation d’interaction. Comment ? En prenant conscience de gestes et de mouvements que nous faisons en réaction aux discours, à la posture et aux émotions de notre interlocuteur. Cette prise de conscience est essentielle, en particulier quand nous adoptons des réactions négatives par des gestes de fermetures, de rejets ou encore d’agressivité.  Cela va nous permettre de nous recentrer voire de nous calmer si nécessaire et de nous adapter en choisissant la stratégie relationnelle la plus appropriée dans une situation précise au moment même de l’échange. 

La synergologie nous apprend beaucoup sur nous-même et sur nos réactions, surtout quand on comprend qu’on ne peut pas contrôler notre corps. Un axe essentiel à intégrer en communication et en prise de parole pour améliorer l’impact de nos présentations. 

« Quand on existe avec son corps, on est plus libre avec sa tête ». Philippe Turchet

Plusieurs métiers sont concernés par la synergologie où ses nouvelles clés de décodage et de compréhension permettent à des professionnels de prendre les bonnes décisions. C’est particulièrement indispensable aujourd’hui dans différents domaines tels que le relationnel en affaires, le développement des ventes, la gestion des ressources humaines, le management, la communication, l’éducation, la santé et la sécurité car nous travaillons sur la validation de la vérité et sur l’authenticité.

 

3/- D’où est venu votre intérêt vis-à-vis de la communication humaine et la synergologie en particulier ?

Le domaine du conseil et de la formation est un monde de performances, où les professionnels se doivent d’être aguerri aux différentes techniques, permettant à leurs clients de réussir leurs engagements stratégiques et d’atteindre des objectifs. 

C’est un univers où la communication verbale domine afin d’animer des ateliers, d’exposer des concepts, de convaincre un comité de direction, de développer des compétences, … En résumé, on se doit d’être créatif, réactif et percutant à travers la maîtrise de techniques de formulation, d’argumentation et de présentation.

Toutes ces techniques et ces expertises sont supposées être facilement maîtrisables pour réaliser des missions performantes. Or force est de constater que cela devient de plus en plus difficile dans le quotidien des consultants et des formateurs. Pourquoi ? Parce que face à nous, nous avons des ressources et que nous devons avant tout gérer la relation avec nos différents interlocuteurs, quel que soit leur profil ou leur fonction, pour réussir nos missions. 

Et c’est en cela que l’intégration de la dimension corporelle avec la synergologie devient intéressante pour aider les professionnels à gérer des échanges nécessaires à la bonne compréhension des personnes et des contextes pour pouvoir prendre des décisions, proposer des orientations et gérer ainsi les missions qui nous sont confiées.

Le langage corporel est riche d’informations et il est au centre de nos échanges. Il s’exprime dans l’échange, quand on parle, après avoir parlé, quand on écoute, quand on est dans nos pensées, quand on réfléchit à ce qu’on va dire et parfois même avant de nous exprimer. Il mérite donc toute l’attention des professionnels pour les aider dans leurs métiers.

« Un professionnel formé à regarder, va être aussi formé à poser les bonnes questions pour comprendre le contexte d’un échange et gérer efficacement sa relation d’affaires »

 

4/- D’après vous, comment est-ce que la synergologie intervient dans le monde professionnel ?  

Pour le synergologue, son outil de travail c’est le corps. C’est la seule discipline qui travaille sur une classification de l’ensemble du corps, puisque notre corpus regroupe un peu plus de 1200 mouvements corporels, dont les horizons de sens ont été vérifiés et validés. Nous posons des questions pour vérifier ce que nous avons observé, en particulier si nous constatons un décalage entre le verbal et le non verbal ou un changement de rythme.

Notre approche est très utile en négociation ou en rendez-vous d’échanges sur des enjeux. Par exemple, un consultant en stratégie de ventes formé en synergologie, va identifier l’adhésion ou non d’un client lorsqu’il présente un nouveau concept comme les freins ou les objections qui vont émerger par des gestes, ce qui va l’aider à préparer son argumentation.

En recrutement, le recruteur synergologue saura immédiatement identifier les signaux de stress ou de non-dits du candidat, qui ne sont pas du mensonge. Il adaptera alors ses questions pour amener l’échange sur un terrain plus fluide et plus serein, ce qui amènera le candidat à s’ouvrir et surtout à s’exprimer davantage en montrant réellement qui il est et ce qu’il pense. Il en sera de même pour les responsables des ressources humaines dans le cadre d’entretiens d’évaluation ou la gestion de situations délicates voire conflictuelles avec les ressources.

En situation de présentation, que ce soit face à sa hiérarchie, à un comité, à un client ou un auditoire plus élargie, le synergologue expert en prise de parole ou en pitch va travailler sur des techniques, des astuces pour que l’état mental change et donc faire changer le langage corporel, pour que le professionnel qui présente soit plus à l’aise, plus en harmonie avec son discours et donc beaucoup plus convaincant.

J’ai d’ailleurs fait des recherches sur ce sujet en filmant une cinquantaine d’étudiants ingénieurs et de professionnels de tout horizon en situation de pitch ou de présentation de leurs activités. Chaque personne filmée a été évaluée par un jury d’experts (DG, DRH, …) qui ont donné leur avis sur la capacité de conviction de la personne tout en expliquant pourquoi ils ont été convaincus ou non. La conclusion la plus importante qui a résulté de cette étude est que lorsqu’il y a un équilibre entre le discours (Verbal à 40%) et les mouvements du corps (Holo Verbal à 38%) avec en plus une harmonie de la voix (Para Verbal à 17%), cela impacte positivement l’auditoire. Un trio verbal « M.C.V – Mots Corps Voix » cohérent et harmonieux serait une des clés de succès d’un pitch.

Ce qu’il est important à retenir, c’est qu’un synergologue travaille sur des clés et des méthodes. Il n’observe pas tout, tout le temps et ce n’est pas parce qu’il vous observe qu’il pourra interpréter votre personnalité ou dire à quoi vous pensez. 

Il observe un échange, des réactions, des silences et des mouvements subreptices. Il s’intéresse à des mouvements soudains, à des changements de position, à des décalages, à des ruptures de compréhension et aux choses cachées. Il vérifie toujours ce qu’il voit en posant les bonnes questions. Il déconstruit des idées reçues comme le fait de dire que croiser les bras est un geste de fermeture, alors que c’est un geste d’écoute, d’attention à l’autre et de confort pour certains. La fermeture correspond à une suite de mouvements.

 

5/- Dans quelle mesure le fait de déchiffrer/décoder les relations d’affaires peut être bénéfique ?

Aujourd’hui nos relations, qu’elles soient sociales ou professionnelles, sont trop souvent concurrentielles, conflictuelles et déséquilibrées par des rapports de force . Ce n’est pas toujours le cas certes ou à des degrés différents mais dans l’environnement des affaires, on a souvent le sentiment de vivre des relations tendues, dues à différentes raisons : la peur de ne pas être reconnu par l’autre, le stress des enjeux professionnels, le besoin intrinsèque de vouloir rentrer dans le jeu du dominant / dominé, les rites socio-culturels, … Le résultat ? des relations d’affaires floues, longues, lentes, pleines de quiproquos, ardues à comprendre et à gérer.

La synergologie va apporter aux professionnels des outils et des clés qui vont leur permettre d’aller au-delà des mots, de comprendre sans se laisser porter par leur a priori et de pouvoir concrètement gérer des échanges. Selon moi, la fluidité et l’efficacité des relations d’affaires sont aujourd’hui conditionnées autant par nos mots que par notre corps en mouvement qui exprime justement nos mots comme nos pensées.

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[ July 9, 2021 by Rania@admin 0 Comments ]

[Interview] Leïla Bazzi – Avocate de formation, Directrice Éthique et conformité, Créatrice du Podcast les Inspiratrices, Révélatrice de talents féminins : “La femme africaine : entre équilibre professionnel et personnel.”

1/ Parlez-nous brièvement des avantages acquis lors de la réalisation d’objectifs de développement personnel.

Les avantages sont nombreux :

  • Une meilleure connaissance de soi,
  • Un alignement avec son moi authentique et ses valeurs,
  • Des objectifs de vie privée / professionnelle plus clairs et des priorités claires,
  • Epanouissement de soi.

 

2/ Selon vous, quels sont les freins derrière l’épanouissement d’une femme dans son métier / sa carrière ?

Dans mon podcast Les Inspiratrices, je prodigue des conseils de développement personnel et développement de carrière pour les femmes qui souhaitent percer leurs plafonds de verre et les encourager à devenir leurs premières alliées.

Les femmes ont tendance à se dévaloriser par manque de confiance en elles, elles sont aussi victimes du syndrome de l’imposteur ou encore celui de la bonne élève. L’ensemble de ces croyances limitantes constituent selon moi, l’un des obstacles majeurs. Ne se sentant pas à la hauteur, elles vont revoir leurs aspirations à la baisse et ne pas exploiter leur plein potentiel. Plus les femmes prendront conscience de leur puissance et de leur force, plus elles seront en mesure de faire tomber ces barrières pour progresser et ainsi prendre plus d’espace. Elles doivent être leurs premières alliées.

Aussi, les obstacles restent nombreux aujourd’hui en l’absence de politique de mixité professionnelle solide, de politique d’accompagnement au retour du congé maternité de la femme, de flexibilité d’aménagement des horaires du travail, de disparité salariale, etc. 

D’ailleurs, certains pays européens n’ont pas hésiter à légiférer pour assurer un traitement égal entre la femme et l’homme notamment en matière d’égalité salariale obligatoire (Islande en 2018), ou encore pour assurer un nombre suffisant de femmes dans les conseils d’administration des sociétés du CAC 40, en France avec la loi Copé- Zimmermann en Janvier 2011 (qui a fêté ses 10 ans tout récemment), relative à la représentation équilibrée des femmes et des hommes au sein des conseils d’administration et de surveillance et à l’égalité professionnelle. L’Allemagne a tout récemment imposé la présence des femmes dans les comités exécutifs. Décision historique. Et la France vient d’emboîter le pas aussi. S’il faut passer par des lois imposant des quotas au Maroc pour rattraper les écarts hommes-femmes, j’y suis favorable. 


3/ Y’a-t-il une recette magique pour trouver la cohérence entre ce qu’on fait (métier) et ce qu’on a envie de faire (passion) ? Si oui, comment ?

Il n’y pas de recette magique selon moi. Certaines personnes ont réussi à trouver cette cohérence dès le début de leur carrière professionnelle. D’autres le découvrent plus tard, à travers différentes expériences. Chaque personne a son propre rythme vers la quête de cohérence, de sens.

La question du sens n’a jamais été aussi importante que ces derniers temps. La crise covid-19 a accéléré pour de nombreuses personnes cette quête de sens. Beaucoup se sont d’ailleurs rendu compte que leur travail était un travail « bull shit », dépourvu de sens et certain.e.s ont parfois tout quitté.

Je pense que c’est un long cheminement qui nécessite aussi une introspection intérieure pour découvrir ce fameux Ikigaï, leur raison d’être. 

Ikigaï est un mot japonais qui vient d’“ik i“ qui signifie « vie, vivant » et de « gai » qui veut dire « effet, résultat, fruit, valeur ». Ikigaï est la vie qui vient du résultat. Les japonais l’utilisent pour exprimer leur raison d’être, leur joie de vivre, leur mission de vie, la raison qui les motive à se réveiller chaque matin, ce qui les fait « KIFFER ». 

Souvent, nous l’ignorons tout simplement, en l’absence de connaissance suffisante de soi-même ou en l’absence de temps pour s’autoriser à le découvrir. Chaque personne a un Ikigaï, voire plusieurs Ikigaï. Notre mission de vie peut évoluer dans le temps, en fonction de nos différentes expériences. 

L’Ikigaï peut se refléter à travers un talent inné, naturel et intrinsèque qui va s’exprimer sans aucun effort (vs une compétence qui va s’apprendre). Laissez votre « zone de génie » s’exprimer qui vous conduira dans un état de FLOW (perte totale de la notion du temps).


4/ Avez-vous des recommandations aux femmes africaines, particulièrement la femme d’affaires souhaitant se reconvertir/ réorienter sa voie professionnelle ?

Tout projet de reconversion professionnelle nécessite d’être mûrement réfléchi et il est important de comprendre les raisons motivant chaque personne à se réorienter : projet entrepreneurial, plus de flexibilité, maîtriser son temps de travail, projet porteur de sens, meilleure qualité de vie, nouvelle expertise, environnement, meilleure rémunération, etc.

Les recommandations que j’aurai à donner seraient les suivantes notamment : 

  • Prendre le temps de la réflexion et de mener aussi cette introspection intérieure pour définir un projet en cohérence avec sa personne et ses valeurs (expertise, domaine d’activité, environnement, etc.), 
  • Etablir un bilan de compétences et se faire accompagner si besoin par des professionnels de la reconversion professionnelle,
  • S’entourer, interroger son environnement, etc.
  • Analyser le marché et voir quelles opportunités peuvent correspondre au projet de reconversion / ou quelle opportunité créer 
  • Etablir une feuille de route avec des jalons.

Le plus important est de ne pas se précipiter et prendre le temps d’analyser pour mener à bien ce projet de reconversion professionnelle.

 

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[ April 16, 2021 by Rania@admin 0 Comments ]

[Interview] Mehdi Alaoui – Fondateur de LaStartupFactory, entrepreneur en série dans les nouvelles technologies, expert en Digital et Innovation : Collaboration grandes entreprises et startups : les clefs de la réussite.

1/ Selon vous, l’écosystème des startups au Maroc démontre-t-il un dynamisme malgré la conjoncture actuelle ? 

Concrètement, la conjoncture actuelle a démontré les limites d’un ancien modèle. Un modèle, qui concevait la digitalisation comme un luxe, et non un avenir, un modèle qui concevait la technologie comme une injonction, pas un levier d’avenir. Avec la pandémie et les restrictions sanitaires, les entreprises ayant pris le virage digital avant la pandémie, en sont sorties gagnantes. Les autres, ont compris cette nécessité de s’adapter aux nouveaux usages. Tout ça pour dire que pour les start-up œuvrant dans ce domaine, les opportunités sont nombreuses et cela dynamise l’écosystème. Pour d’autres, œuvrant sur certains secteurs sinistrés, comme le tourisme ou la mobilité, la dynamique transparaît par leur créativité, leur agilité et leur capacité d’évolution et de résilience. Donc en un mot, oui l’écosystème démontre un dynamisme certain, selon l’une de ces deux modalités. 

2/ Une collaboration réussie est synonyme d’une situation “win-win”. Quels bénéfices pour les deux parties à l’issue de cette relation ? 

Les principaux bénéfices que je retiens pour les deux parties à l’issue de cette relation sont: des échanges et transferts croisés de compétences. Le grand groupe a une capacité de déploiement de solutions à grande envergure, la startup a une agilité et une connaissance fine de certaines technologies prometteuses. En apprenant à travailler ensemble, nous nous rendons compte que ces deux mondes sont finalement extrêmement complémentaires. Pour les grands groupes, collaborer avec une startup lui permet de donner une accélération à leurs innovations afin de répondre plus rapidement aux nouvelles attentes de leurs clients. Le travail avec des startups, est enfin un moyen d’opérer leur transformation digitale, pour améliorer les process et gagner en efficacité et productivité, notamment à travers le changement de mindset des collaborateurs. En conclusion, je dirais que c’est un bénéfice d’apprentissage: d’apprentissage de l’innovation technologique et de ses méthodologies d’une part, contre l’apprentissage du métier et des contraintes business et ses exigences d’autre part. 

3/ Pour les start-up, il est un véritable enjeu de gérer le changement d’échelle de leurs activités en accédant à un marché plus large grâce à la collaboration avec une grande entreprise. En existe-t-il davantage ? 

Oui, le marché est souvent conquis plus rapidement par le partenariat bien qu’il ne soit pas indispensable. Néanmoins je vois d’autres intérêts non négligeables à savoir la transmission d’expérience. Un entrepreneur est jeune et innovant. Collaborer avec un grand groupe lui donne aussi un aperçu de la réalité de son écosystème. Et là je distinguerais les start-up B2B des B2C : la B2C identifiera lors de la collaboration des problèmes qu’elle résoudra mieux que la grande entreprise, ça peut initier des opportunités. La B2B quant à elle gagnera en maturité business en collaborant et pourra de fait, mieux cerner des besoins latents à adresser. C’est donc une distinction de processus que je dessine là mais pas de finalité : cela revient dans les deux à l’identification de besoins latents à résoudre. 

4/ Pour les grandes entreprises, il est crucial d’établir une stratégie d’open innovation claire et bien étudiée pour un développement mutuel. Dans le cas contraire, quels sont les risques que ces grandes entreprises peuvent courir ? 

Les grandes entreprises sont porteuses d’expérience d’une part mais aussi d’inerties d’autre part. Inerties face au changement, à l’innovation et à l’ouverture. Or, si nous avons appris une chose, c’est que plus l’entreprise évolue vite, plus sa capacité de réactivité face à l’altérité et les chocs exogènes est forte, mais aussi plus son adaptation des évolutions sociétales est forte. Que les entreprises mobilisent leur expérience en les alliant à l’agilité des startups via l’ouverture que permet l’Open innovation! Autrement, elles ne passeront pas la décennie. 

5/ Afin de construire des ponts solides entre les deux rives, des efforts doivent être fournis par les deux côtés. Quelles sont les conditions pour une collaboration réussie ? 

L’équité. C’est d’après notre expérience ce qui pêche le plus souvent. Les corporates doivent identifier des moyens de faciliter la vie aux startups qui ne sont pas des prestataires génériques. Contractualisation, délais de paiement, processus de collaboration sont à adapter. Inversement la start-up doit comprendre et faire preuve d’empathie envers son client qui n’a pas non plus les capacités de suivre la vélocité d’innovation de l’autre rive. Technologies avant-gardistes, processus agiles et mindset sont à ajuster pédagogiquement envers la corporate.

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[ April 8, 2021 by Rania@admin 0 Comments ]

[Interview] Mohamed REFFADI- Directeur des études de IMVL, Fondateur de You & Me Consulting et Créateur du programme de Coaching S.E.L.F : Quelles opportunités pour les nouveaux lauréats après le dé-confinement ?

1/ Pendant cette période de confinement, plusieurs entreprises ont dû changer leurs politiques de recrutement, mettre à jour leurs décisions. Selon vous, quels sont les principaux défis des nouveaux chercheurs d’emploi ?

Dans un premier temps, je tiens à vous remercier de votre invitation pour partager avec les chercheurs d’emploi, spécialement les jeunes lauréats quelques conseils et astuces que je trouve utiles dans ce temps de confinement et après, que je souhaite bien, à la fin de cette pandémie.

À mon avis, les principaux défis des chercheurs d’emploi en ce temps de confinement sont de quatre :

    1. Le niveau linguistique :

Avant le confinement et dans les entretiens en mode présentiel ‘traditionnel’ le candidat pouvait passer son entretien avec une seule ou plusieurs langues ‘Arabe – dialectale-, Français et/ou Anglais…’ sachant que dans plusieurs situations le recruteur est tolérant dans le cas de fautes ou de difficultés à transmettre le message, de bien communiquer des informations avec une langue correcte car le candidat peut compléter son discours par des gestes ou des signes pour bien exprimer ses idées et, ou motivations pour décrocher le poste voulu. Mais en ce temps de confinement, les chercheurs d’emploi (même les employés) doivent améliorer leur style rédactionnel et bien sur leur niveau linguistique pour une meilleure communication écrite afin de faciliter et optimiser le temps de la compréhension.

    2.  Les outils TIC ‘ Technologie d’Information et de Communication ’

Dans ce confinement, nous avons constaté l’augmentation de l’intérêt aux TIC, par le moyen de webinaires en mode télétravail, des LIVES, ou partage de vidéo sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram, LinkedIn…) d’où l’importance d’être à jour avec les TIC pour faciliter l’accès à l’information en utilisant la technologie et par la suite augmenter ses chances pour être le bon candidat, candidate.

    3. Le réseau

Comme nous le savons, le réseau est un élément très implorant dans le Business en général et dans la recherche d’emploi en particulier, alors il faut bien le travailler d’une manière professionnelle et permanente.

Avant le confinement pour avoir un bon réseau de connaissance, il fallait parcourir des Kilomètres, mais avec la situation actuelle, il suffit d’avoir un outil (Ordinateur, Smartphone et, ou tablette) plus une connexion et voilà le monde est entre vos mains, mais comme j’ai déjà précisé dans les points précédents, le chercheur d’emploi doit savoir préparer un bon contenu en se basant sur le niveau linguistique et les TIC pour une bonne communication et par la suite pouvoir créer un bon réseau.

    4. Le Kaizen ‘ Amélioration continue ’

Suite à cette pandémie, nous sommes plus conscients de l’importance de l’amélioration continue et de l’adaptation rapide, donc le chercheur d’emploi (et les employés aussi les entreprises) doit développer une stratégie claire et opérationnelle afin de rester à jour avec les changements de plus en plus nombreux et rapides pour ne pas s’éteindre et tomber dans les oublis.

Je pense que ces 4 axes sont valables pour les personnes physiques et, ou morales pour s’adapter avec le nouveau monde et être à jour dans la compétition quotidienne.

2/ Post-Covid, y a-t-il des profils-métiers demandés ou générés par cette pandémie ? Parlez-les-nous-en.

Oui bien sûr, dans chaque situation il y a des perdants et des gagnants, parmi les métiers qui vont profiter de plus de cette pandémie sont 4 secteurs : Informatique, Marketing Digital, Enseignement et Formation à distance et la livraison à domicile.

À mon avis, le chercheur d’emploi et même les entrepreneurs doivent réfléchir sérieusement à comment trouver place dans ces secteurs afin de développer de nouveaux Business et bien de nouveaux métiers et des opportunités de créer de nouveaux postes de travail en mode présentiel et, ou Télétravail.

3/ Quelles opportunités pour les nouveaux lauréats après le dé-confinement ?

En ce temps de confinement, nous avons bien compris que le plus important c’est l’achat de la compétence et par la suite le livrable. Soit un produit physique, virtuel ou un service, les nouveaux lauréats doivent comprendre dès maintenant que les règles du jeu ont changé et que les entreprises n’ont plus de temps à perdre pour qu’un collaborateur prend son temps pour s’adapter avec la culture de l’entreprise. Chose importante mais avec les contraintes actuelles, les entreprises vont se focaliser plus sur les profils polyvalents et opérationnels en temps réel car l’enjeu est énorme, la concurrence est féroce et le plus inhérent ici c’est la valeur ajoutée à l’entreprise.

4/ Avez-vous des astuces et, ou recommandations pour faciliter l’insertion professionnelle de ces derniers ?

Récemment, dans mes cours des techniques de communication professionnelle, j’ai demandé à mes étudiants/ Stagiaires de préparer trois livrables : Une vidéo CV, un sujet sous forme de vidéo sur YouTube et à chaque séance un feed-back sur la séance précédente et la formation en général.

Les chercheurs d’emplois doivent comprendre que le Digital prend un pourcentage important de notre quotidien et que nous allons voir de plus en plus d’entreprises qui vont compter plus sur les Big Data dans le recrutement. Dès lors, pour faciliter son insertion professionnelle en augmentant ses opportunités, les chercheurs d’emplois doivent bien travailler leurs présences sur le web via un bon contenu professionnel et à jour (Articles, Vidéos, Blogs, Partages…)

Depuis des années nous avons appelé à l’importance de la Digitalisation de quelques métiers pour adopter le Télétravail et l’e-learning, avec cette pandémie, le Digital ce n’est plus un luxe mais il devient une nécessité, donc soit on s’adapte, soit on s’éteint.

Comme je le dis toujours : « Quand on RÊVE, on passe à l’ACTION, maintenant c’est le temps du passage à l’action avec des objectifs stratégiques bien clairs dans le temps et les espèces (Physique et Virtuel). »

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[ March 25, 2021 by Rania@admin 0 Comments ]

[Interview] Wilfrid GRENIER – Fondateur et Délégué Général de UNION-LIFE INTERNATIONAL ONG – UY et sa souscription solidaire : un engagement pour la Paix et le Vivre-ensemble…

Wilfrid GRENIER a tissé un lien de cœur avec le Maroc, Casablanca et Marrakech depuis 2003, qu’il partage avec la France, Paris et le Sud est, dans le cadre de ses différentes activités : Artiste interprète (cinéma/tv/publicité) ; Life-coach (prévention/médiation/gestion de crise) ; Entrepreneur social.

Résolument humaniste, Wilfrid est à l’initiative depuis janvier 2021 d’une exposition itinérante de l’œuvre artistique et symbolique « UY-UNITY » lancée à Casablanca, accompagnée d’une Souscription Solidaire pour le Maroc (Dons provenant des ventes de UY reversés à la réalisation d’actions sociales locales) avec le soutien du ROTARY CLUB de Casablanca Nord et de nombreux autres partenaires (www.union-life.org/partenaires ).

Pourquoi avoir fondé une ONG, et pour la PAIX ?

C’est fort de l’exemple marocain et du monde arabe en général en matière de « Vivre-ensemble comme de Solidarité » et peu de temps avant les attentats terroristes de Paris, de Nice et après ceux d’Espagne et du Maroc, dont je fus le témoin malgré moi, que je compris le sens de ma « mission de vie » comme celui de mon prénom (Wilfrid = le Pacificateur) : « promouvoir la Paix et le Vivre-ensemble avec détermination ! … ». Les années suivantes jusqu’à cette année 2021 et le contexte de crise(s), sanitaire mais aussi sociale et économique m’ont donné raison et force de construire un Collectif international de personnalités et d’anonymes autour d’un Programme, solidaires dont le lancement se déroulerait au Maroc avant les autres pays du monde.

Quel est le programme porté par UNION-LIFE INTERNATIONAL et son RELAIS au MAROC ?

Promouvoir les valeurs humaines représentées par « UY-UNITY Monument » auprès des Pays, Capitales, Villes et Institutions du Monde ainsi que sa « SOUSCRIPTION SOLIDAIRE » ; préparer l’après covid-19 avec les « LIFE Rendez-vous » (1ère animation sociale grand public) ; proposer une organisation type COP21 & 22 mais pour la Paix, avec « UNION-FOR-PEACE » ; participer à des évènements publics ou privés et décerner les « UY AWARDS » à des lauréats ayant accompli une œuvre sociale en lien avec la paix et le vivre-ensemble sans oublier notre nouvel Ami, HUGGY®, Influenceur social dont la vocation est de redonner le sourire et des câlins à des publics fragiles (visites orphelinats, maisons de retraite, hôpitaux…).

Comment définir « UY-UNITY » ?

UY-UNITY, est une œuvre artistique originale aux 8 symboles déterminant une forme d’universalité. UY-UNITY représente l’union bienveillante de deux êtres humains sans discrimination d’origine, de genre, de religion avec au centre, la lumière symbolisant l’éveil des consciences, de la connaissance et de la sagesse ; sur les côtés, l’empreinte de deux cœurs traduisant un message d’amour inconditionnel.

Une Souscription Solidaire ?

Oui. En réponse à la crise sanitaire, sociale et économique liée au corona virus, nous proposons à la vente, UY-UNITY au format 2 m et 0,25 m, numérotées, personnalisables et dans divers coloris. En plus d’acquérir ou d’offrir une œuvre porteuse de sens, 100% des bénéfices seront reversés à une, des causes sociales d’actualité dans chaque pays dont le Maroc actuellement. Tel est notre engagement !

Quel agenda, présent et à venir ?

La continuité d’une part, de l’exposition itinérante de UY-UNITY, présente actuellement à l’hôtel ONOMO centre de Casablanca après les étapes dans les hôtels HYATT REGENCY et SOFITEL et d’autre part, la SOUSCRIPTION SOLIDAIRE avec la vente de « UY au profit d’actions caritatives ; développer notre Collectif Franco-Marocain et proposer UY-UNITY dans son format « MONUMENT » pour le Maroc et pour l’EXPOSITION UNIVERSELLE DE DUBAÏ prévue en octobre prochain ; notre présence au Festival International du Film de Cannes 2021 avec la remise des « UY AWARDS »… .

Retrouvez + d’infos sur : www.union-life.org

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[ March 4, 2021 by Rania@admin 0 Comments ]

[Interview] Khadija BOUJANOUI-Directrice financière et du contrôle de gestion de 2M, Présidente du Comité Parité et Diversité 2M- Evolution des stratégies financières dans le secteur audiovisuel face aux conséquences de la crise.

1/ Au Maroc, comme partout dans le monde, les stratégies financières jouent un rôle prépondérant pour assurer le bon fonctionnement et la survie des organisations. Selon vous, quels sont les critères pour définir une stratégie financière pertinente au sein d’une société?

Toute entreprise doit avoir une stratégie financière efficiente lui permettant d’atteindre ses objectifs et de réaliser son équilibre financier à court, moyen et long terme. L’objectif étant bien évidemment d’optimiser les performances de l’organisation en prenant en considération l’ensemble des contraintes et paramètres existants ou probables. Et afin qu’elle soit pertinente, et surtout efficace, toute stratégie financière doit faire en sorte que le modèle économique de l’entreprise soit suffisant pour assurer sa survie et lui permettre de réaliser du profit. Puis quand le « business model » est suffisamment mature, il est nécessaire de mettre en place les outils de financement adéquats qui permettent d’améliorer l’offre et d’accroître la rentabilité, et ce en parallèle d’une bonne stratégie commerciale. Mais il est toujours intéressant d’optimiser la rentabilité de l’entreprise pour avoir une plus grande autonomie financière, notamment sur le long terme.

2/ Parlez-nous de l’information financière au Maroc…

L’information financière représente la « radioscopie de l’entreprise ». Elle est très importante car elle permet de collecter et d’analyser l’ensemble des données qui traduisent l’état de santé d’une organisation à un moment précis. Lesdites données aiguillent les décisions de gestion des dirigeants, et leur permettent de mesurer la performance de l’entreprise.  Elles permettent également à l’administration fiscale de suivre et calculer les taxes et les impôts. Notre pays mène d’ailleurs une véritable réflexion sur la qualité de l’information financière, notamment à travers les efforts déployés par la Bourse des valeurs de Casablanca (BVC), l’Autorité marocaine des marchés des capitaux (AMMC), ou encore l’Association marocaine des consolideurs financiers (AMCF). De nombreuses réformes ont eu lieu depuis 2013 afin d’améliorer la pratique de communication financière par les émetteurs. En guise d’exemple, l’obligation de communiquer les informations financières importantes en toute transparence pour toute personne souhaitant faire un appel public à l’épargne, ou encore l’obligation de la publication trimestrielle… Des mesures qui ont d’ailleurs porté leurs fruits, puisqu’il a été observé que l’information financière est devenue plus exhaustive, que les investisseurs ont davantage confiance et que le marché bénéficie d’une plus grande visibilité.

3/ Dû à la crise du Covid-19, plusieurs organisations ont vu nécessaire de repenser leurs stratégies et optimiser leurs budgets d’investissements. Qu’en pensez-vous?

La crise provoquée par la Covid-19 est considérée comme la récession la plus profonde depuis la seconde guerre mondiale. Par conséquent, les entreprises se sont retrouvées obligées de procéder à des coupes budgétaires et de prévoir des plans d’économie incluant, entre autres, un gel des recrutements. Des mesures nécessaires car, au-delà de ses répercussions sur les revenus, la pandémie a fortement impacté la visibilité à court, moyen et long terme. Il est donc devenu difficile d’évaluer la rentabilité d’un projet et son intérêt auprès des consommateurs dont les habitudes de consommation ont désormais changé. La plupart des projets d’investissements ont alors été reportés au moins à N+1, en particulier les investissements qui ne sont pas jugés « de survie ». Ceci dit, les entreprises ne sont pas logées à la même enseigne. Les sociétés de IT ont vu leur activité s’accroître. C’est dire si la pandémie a joué un rôle d’accélérateur des tendances déjà à l’œuvre avant la crise. Quoiqu’il en soit, la dynamique des investissements doit être stimulée très rapidement au risque d’entraver et de retarder encore plus la relance économique. Une raison qui a d’ailleurs poussé le gouvernement marocain à adopter certaines mesures comme l’aide d’urgence pour préserver l’accès au crédit des petites et moyennes entreprises (PME) et aux auto-entrepreneurs ; la création d’un fonds d’urgence pour aider les entreprises à faire face à leurs besoins de trésorerie et de fonds de roulement ; la mise en place d’un fonds d’investissement en soutien à la relance ; ou encore l’entrée en vigueur de la loi sur le Crowdfunding pour soutenir les projets de proximité dans les régions.

4/ Comment le secteur de l’audiovisuel a pu faire face aux répercussions de cette crise en termes de dépenses et rationalisation des actions? 

Le secteur de l’audiovisuel a dû faire face à des défis sans précédent. Les tournages qui étaient en cours ont dû être interrompus pendant le confinement, mais ont repris l’été suivant. Les mesures sanitaires ont certes été contraignantes, mais les équipes de tournage ont su s’adapter aux nouveaux modes opératoires. Le secteur de la publicité a également été impacté. Et pour cause, la plupart des annonceurs ont été contraints de réduire drastiquement leurs budgets d’investissement publicitaire, ou pire, les annuler.

À titre indicatif, le marché publicitaire écran au Maroc a connu une baisse de 26% par rapport à l’année précédente.

Et pourtant, les audiences télévision ont cartonné durant le confinement en atteignant des niveaux record. Par ailleurs, les dépenses des différents acteurs du secteur audiovisuel ont connu une augmentation, à l’image des producteurs qui ont dû faire face à un surcoût estimé entre 10 et 15%  dû aux contraintes liées aux mesures sanitaires. Quant aux chaînes de télévision, il s’est avéré nécessaire d’adapter la grille des programmes en fonction de l’actualité dominante : les éditions spéciales, les capsules de sensibilisation, les programmes de divertissement pour faire face au besoin d’évasion, sans négliger la nouvelle logistique mise en place pour les émissions qui reçoivent le public. L’arrivée des vaccins laisse entrevoir une sortie de crise pour l’été 2021, mais ses effets sur l’écosystème audiovisuel sont encore difficiles à estimer, notamment pour les plus petites structures et les auteurs. C’est donc tout le tissu des PME de l’audiovisuel qui doit tenir bon jusqu’à la sortie de la crise car ces entreprises ne disposent généralement pas des réserves de trésorerie qui permettent d’amortir le choc. Elles peuvent par contre s’appuyer sur plusieurs dispositifs d’aide initiés ou renforcés par les pouvoirs publics.

5/ Avez-vous des axes d’amélioration financiers à proposer pour délimiter ces conséquences et relancer le marché? 

Pour une relance du marché économique post-Covid, il faut passer par une relance vigoureuse de l’activité économique et de l’emploi. Il serait aussi intéressant de revoir la politique commerciale du pays, notamment en substituant les produits d’import par une industrie locale à travers l’encouragement de la consommation des produits “Made in Morocco” auprès du consommateur marocain. Des incitations doivent également être mises en place pour encourager les grandes entreprises à collaborer davantage avec les TPME locales. L’exemple devra être donné par la commande publique avec la généralisation de la clause de la préférence nationale. Cette politique ne doit pas nous faire oublier l’importance de l’exportation. Une accélération de la montée en gamme au niveau de l’offre d’exportation ainsi qu’une diversification sectorielle de l’offre s’avère nécessaire. La ZLECAF est une opportunité unique à saisir. En outre, il est à mon sens nécessaire de renforcer les filets sociaux des Marocains, notamment en s’attelant sur la problématique de la couverture sociale, en instaurant un revenu minimum de base pour les ménages vulnérables, en réformant l’école publique et le système de santé.

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[ February 25, 2021 by Rania@admin 0 Comments ]

[Interview] Mehdi GRINY – Directeur de site et Expert en relation client – Fidélisation des collaborateurs : le pourquoi du comment…

1/ En quoi la fidélisation des collaborateurs est-elle un enjeu pour l’entreprise ?

Quand un collaborateur intègre une entreprise, il intègre un groupe. Ce groupe, mise et investit en lui : en le formant, en l’encadrant et aussi en lui inculquant les valeurs et cultures d’entreprise. Tous ces éléments sont un investissement matériel et immatériel important pour la société. Grâce à un groupe de personnes dans une entité, nous créons un socle d’ambassadeur, une marque employeur, et une réputation, qui deviennent plus sexy pour les futurs potentiels et un port d’attache pour les collaborateurs internes. L’entreprise a tout intérêt à fidéliser ses collaborateurs pour créer ce microcosme qu’on appelle ADN de la société. Sans cela, l’entité rentrera dans un éternel recrutement, formation sans fin, qui épuisera ses ressources humaines et matérielles.

2/ Quelle est la différence entre la fidélisation et la motivation ?

Ce sont 2 aspects complètement différents en termes d’échelle de considération. La Motivation est un état d’esprit instantané, par rapport à un événement précis, ou un boost de mes pairs ou mon responsable, qui risque de s’estomper suite à un événement ou action venant des mêmes interlocuteurs. Elle peut être aussi un état d’esprit ou suite à un réel plan d’action de remise en cause lancé par l’intéressé ; appliqué au monde du travail, un manager devra continuellement motiver ses équipes, à travers de l’échange, donner du sens au travail, responsabiliser ou motiver matériellement. Les études les plus intéressantes dans le domaine du management montrent que si on s’intéresse à l’humain, au lieu du résultat, nous pouvons implicitement atteindre ce résultat. La fidélisation est un fait plus durable dans le temps, je ne peux pas en un claquement de doigts fidéliser, mais il me faut des semaines, des mois, parfois des années pour arriver à fidéliser un collaborateur. C’est une sorte de confiance qui est bâtie chaque jour, à chaque instant d’échange, en donnant du poids aux valeurs du groupe, en appliquant quotidiennement l’ADN de ce groupe. Le plus important est de faire en sorte que le collaborateur réussisse à comprendre le « Pourquoi » il est dans cette entité. Quelle est sa place dans cette entité ? Et s’il s’y sent bien.

3/ Quelles sont les étapes pour fidéliser ses collaborateurs et quels en sont les outils ?

Pour qu’une politique de fidélisation soit réussie, les entreprises n’ont pas de manuels qui dit : « comment fidéliser en 10 Étapes», « cela serait utopique… ». En revanche, chaque entité dispose d’un ADN, de valeurs sûres, sur lesquelles, elle a bâti sa réputation, l’idée est de faire adhérer le collaborateur à ces valeurs. Donner du sens à ces valeurs et faire en sorte que chaque collaborateur s’y retrouve. Les valeurs basiques devront être à mon sens : la transparence, l’équité, le respect mutuel et l’esprit d’équipe. Tout être cherche ses valeurs de base dans un espace de travail, l’idée est de leur donner vie, chaque jour, en faisant très attention à ce que toute la ligne managériale adhère et applique ces préceptes. À travers quel outil ou data mesurer la fidélisation des collaborateurs ?”, une question intéressante, je citerai un indicateur important : le Turn Over, la marque employeur d’un groupe se jauge à son TO subi. Dans les grands groupes, on utilise des enquêtes de satisfaction annuelles ou mi-annuelles qui relèvent tous les sujets de vie quotidiennes du collaborateur, et qui peuvent à coup sûr donner une météo claire de l’ambiance sociale ; et à travers cela, challenge aux dirigeants de mettre les plans d’action adéquats et cela est en soi-même, une action pour fidéliser. C’est-à-dire : « vous avez partagé avec nous vos souhaits, regardez-nous lancer les actions correctives rapidement ».

4/ Dans le contexte sanitaire actuel, critique et incertain, trouvez-vous que les structures s’investissent de moins en moins dans la fidélisation de leurs collaborateurs, tenant compte de la crise économique ?

Je dirais que les structures qui ne sont pas stables, ni ayant des valeurs sûres, peuvent profiter du contexte pour s’alléger en masse salariale et licencier ou moins investir dans la fidélisation. Par contre, les entités ayant un ADN fort, voient en cette crise, une opportunité de renforcer les liens, partager davantage les difficultés, les réussites, investissant dans des outils permettant un maintien continuel du lien avec les collaborateurs, innovant en management agile et bienveillant pour montrer à chaque collaborateur qu’il a sa place dans le groupe. Ces actions sont un levier inestimable pour pousser le collaborateur à être encore plus fidèle qu’avant, nous sommes tous des animaux sociaux, nous avons besoin d’appartenir à un groupe social.

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[ January 28, 2021 by Rania@admin 0 Comments ]

[Interview] Mohamed BENABID – Membre-fondateur à l’institut marocain d’intelligence stratégique – Le Management de l’information : fiabilité et enjeux stratégiques

 

     1. Selon vous, qu’est-ce-que le management de l’information ? Et quel est son rôle dans l’entreprise ?

Commençons par rappeler que l’information est un actif stratégique dans beaucoup de domaines. Toute décision s’appuie sur un processus informationnel qui va nécessiter d’abord de chercher cette information, à partir d’une unité élémentaire, la donnée. Ensuite de l’interpréter pour pouvoir arbitrer par rapport à différentes options qui peuvent se présenter pour son utilisateur. Le management de l’information conduit finalement à s’intéresser à la fois à la production de la ressource informationnelle, à son traitement puis à sa transformation, idéalement en connaissance. En réalité,  dans ce flux stratégique entre données et connaissances, l’information ne représente  qu’un niveau intermédiaire. Tout l’enjeu est là.

Pour répondre plus explicitement à votre question, il n’existe pas de définition consensuelle tant le champ du management de l’information est vaste et multidisciplinaire. L’Afnor en propose une: «  activités coordonnées pour orienter et contrôler un organisme en matière de gestion de l’information », mais celle-ci reste assez réductrice à mon sens compte-tenu des finalités mentionnées précédemment.

S’agissant de votre deuxième question, il convient de préciser  que la relation entre l’information et la décision stratégique est établie depuis de nombreuses années.  Deux champs proches des préoccupations des entreprises, les sciences de gestion et les sciences économiques, illustrent une partie des enjeux. Dans les sciences de gestion, l’information pertinente est un pilier important dans toute démarche stratégique dans la mesure où elle permet, du moins lorsque les organisations disposent d’information de qualité, de mieux appréhender des environnements concurrentiels. Dans les sciences économiques, le courant de la théorie comportementale insiste pour sa part sur les prises de décision dans les situations d’informations imparfaites.

A ces deux courants, s’est ajouté un troisième au cours de ces dernières années,  celui des sciences de l’information et d’autres disciplines qui leur sont associées,  ayant pris de l’importance avec l’avènement de la société du savoir et la digitalisation croissante de l’environnement tant interne qu’externe de l’entreprise. Juste pour prendre un exemple, tenter de cerner les enjeux des flux informationnels existant sur les réseaux sociaux sans mobiliser des clefs de décryptages puisées dans les sciences cognitives, psychologiques ou les théories de la communication conduirait à une analyse incomplète, voire biaisée.

     2. Il existe différents types d’information à traiter au sein d’une même organisation, parlez-les-nous en.

Tout dépend de la perspective qui est retenue pour la classification. Pour ne prendre que deux exemples, si l’on s’inscrit sous la perspective d’une analyse de l’environnement de l’organisation, la posture conduit à identifier trois types d’informations: celles que l’organisation puise de son environnement externe, celles qu’elle produit pour ce même environnement externe et enfin celles que l’organisation produit en interne pour ses besoins propres.  Si l’on retient en revanche une perspective hiérarchique de l’organisation (même si cette conception est de plus en plus en remise en cause à l’heure du management agile), la typologie ferait ressortir là aussi trois niveaux d’informations:  stratégiques, managériales ou opérationnelles.

     3. Aujourd’hui, tout le monde à accès à un nombre considérable d’informations grâce au web. Mais comment peut-on décider de la fiabilité de cette dernière ?

 Vous avez raison de poser cette question. C’est en effet une réelle préoccupation. Si le sujet de la fiabilité a pris ces dernières années une nouvelle tournure, c’est que la technologie a dopé la vitesse de propagation de l’information et amplifié ses effets. Une fois ce constat dressé, il est utile de souligner que le risque de désinformation a toujours existé et ses enjeux sont bien documentés dans la recherche en sciences de l’information. Il s’agirait même, dans une sorte d’effet de miroir déformé, de la contrepartie de la vérité. Le monde du journalisme, du moins lorsque les standards du journalisme professionnel sont respectés, connait bien ses subtilités puisqu’elles sont au cœur du processus de recoupement de l’information.  A la base,  le journalisme est une discipline de la vérification.  Théoriquement, un contenu n’est pas diffusable s’il n’est pas vérifié auprès d’au moins deux ou trois sources. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si ces approches journalistiques, ont été sur le plan académique sources d’inspiration pour les méthodologies empiriques, rigoureuses du point de vue scientifique, de nombreuses disciplines. C’est en effet aux Etats-Unis, au début du siècle dernier, que des analyses quantitativistes de contenu ont vu le jour à l’école de journalisme de Columbia.  

     4. Avec l’évolution du Big Data, plusieurs enjeux stratégiques font face à la méthodologie de traitement de l’information, qu’en pensez-vous ?

 Trois enjeux me semblent particulièrement prégnants. Le premier tient à la fiabilité de l’information que vous avez abordée dans la question précédente : la problématique des fake news est avant tout une problématique de Big data.  Sur les réseaux sociaux, les fausses informations circulent beaucoup plus vite que les vraies et surtout de manière virale, c’est à dire de pair-à-pair. Les explications à cela sont d’ordre psychologique, et tiennent à un biais de négativité caractéristique du comportement humain. Ne l’oublions pas, cette économie de l’attention au cœur des modèles économiques des réseaux sociaux, est avant tout une économie de l’émotion. En gros, ce sont les « trains qui n’arrivent pas à l’heure » qui attirent le plus. Faites l’expérience vous même sur n’importe quel réseau social : vous avez beau y partager le contenu le plus intéressant et le plus savant qui existe à vos yeux, la probabilité est forte d’être moins attractif que de l’info banale, le commentaire imbécile, l’attaque, la vindicte, l’insulte ou le trollisme. Dans de nombreuses situations, ce sont les biais préexistants chez l’internaute qui auront le dernier mot et sont amplifiés sur trois niveaux. D’abord sur ce qu’on appelle la chambre d’écho, phénomène qui va faire en sorte que certains individus, victimes d’un enfermement informationnel, voire intellectuel, auront tendance à croire et à ne partager que les contenus qui les confortent dans leurs propres convictions.  Ensuite, pas loin des enjeux de la chambre d’écho, vous avez aussi ce qu’on appelle les bulles de filtre. C’est-à-dire les effets d’isolement cognitif émanant du travail de pistage des algorithmes qui vont dicter le comportement de l’internaute en fonction de ses habitudes et préférences de navigation.  Là aussi, et souvent à son insu, comme l’a révélé l’affaire du scandale Cambridge Analytica, l’internaute n’est pas incité à consommer des informations dissonantes par rapport à ses propres croyances. Enfin, dans leur construction narrative, les thèses fallacieuses reproduisent et imitent souvent le discours crédible en puisant dans un argumentaire qui se veut rationnel et bien documenté. Un subterfuge qui peut induire en erreur, y compris le lecteur averti.

Le deuxième enjeu rencontré sur le plan méthodologique, concerne la nature des données disponibles sur le Big Data. Une grande part des gisements qui s’y trouvent sont de types “données non structurées”, ou ce que le courant des humanités numériques désigne sous le terme de “traces”, qui peuvent être un texte, une image, une vidéo, mais aussi le hashtag sur un tweet, le like d’un commentaire comme pour un post sur Twitter ou Facebook. Il s’agit de volumes potentiellement considérables d’informations que les plateformes proposent à des finalités de recherche via ce qu’on appelle des API (Application Programming Interface), mais qui sont parfois chronophages en termes de nettoyage, de classement, d’interprétation et d’intelligibilité.

Le troisième enjeu dans ce chantier de traitement de l’information tient en cette époque d’infobesité à la capacité à distinguer entre l’important et l’accessoire,  et à identifier des signaux faibles. Nous vivons dans un monde d’incertitude et le rêve de toute entreprise est de pouvoir détecter en amont les indices annonciateurs d’une future crise, quelle que soit sa nature, politique, pandémique ou économique. C’est un défi permanent pour le management de l’information.

     5. Avez-vous des recommandations à ajouter ?

L’information est un actif au potentiel économique considérable pour les organisations.  Elle relève de tous ceux qui la créent, la manipulent, la stockent ou l’utilisent dans une quête de la valeur. Attention cependant à ne pas s’extasier devant le solutionnisme informatique et numérique. Si dans toute démarche de management de l’information, la technologie peut constituer levier puissant, elle ne peut en aucun cas se substituer à quelques prérequis comme l’engagement des dirigeants, la culture ou le climat organisationnels et leurs déclinations auprès d’une autre ressource stratégique, les hommes et les femmes qui seront porteurs du projet et des ambitions.