[ January 14, 2021 0 Comments ]

Abdelillah ATID – DG à NEXT CONSULTING : Apprendre à mieux se connaître avant de vouloir connaître les autres…!

« Je suis voyageur et navigateur. Et tous les jours, je découvre un nouveau continent dans les profondeurs de mon âme. »   Khalil Gibran

 

A un moment ou un autre, nous sommes tous persuadés que nous n’avons plus rien à apprendre sur nous-mêmes, et qu’il nous reste juste à trouver les mots appropriés pour exprimer nos avis sur les autres, parce que nous les connaissons suffisamment bien. Quelle prétention, à la fois, imprudente et parfois dangereuse !

Tout simplement, la difficulté qui nous empêche d’explorer davantage nos personnalités trouve ses origines dans une multitude de raisons, dont essentiellement :

  • Notre éducation de base où « l’enfer est toujours l’autre » ;
  • Notre « égo » qui nous empêche de s’auto questionner sur nous-mêmes ;
  • Notre manque de prise de conscience pour développer du recul face à nous-mêmes ;
  • Notre incapacité à visualiser toutes les facettes de notre personnalité sans un miroir externe (l’aide de quelqu’un d’autre) ;

Ainsi, après de longues années d’observations et de travaux sur « la personnalité », deux chercheurs américains, Joseph Luft et Harrington Ingham ont développé, en 1955, la fameuse fenêtre « JOHARI », dont le nom est tiré des premières lettres des prénoms de ses inventeurs. Cette fenêtre sert à classer les différentes informations sur une personne en deux grandes familles d’informations : 

  • Les informations dont la personne dispose sur elle-même (Soit dévoilé & Soit caché);
  • Les informations dont elle ne dispose pas sur elle-même (Soit aveugle & Soit inconnu):  

         

 

Zone 2 : En adoptant un profil bas et en développant une grande capacité « d’écoute active » face aux critiques, remarques et/ou observations de notre entourage, nous augmentons nettement les chances de réduire cette zone à travers un meilleur éclairage de nos zones d’ombre, qui ne sont vues que par les autres. Exemple : Nos défauts.

Zone 3 : Nous pouvons, et nous avons le droit, voire même l’intérêt, de cacher des informations à notre entourage. Toutefois, le mauvais dosage en la matière peut nuire à notre perception du danger (devenir paranoïaque), et également à notre image vis-à-vis de notre entourage (être perçu comme un personnage cachetier, et donc indigne de partage de sa part). Il faut donc savoir classer ses informations à communiquer, par degré de danger et d’importance. Exemples : Nos secrets.

Zone 4 : Il s’agit du « nouveau monde » que nous portons tous dans nos ADN, et que nous aurons à explorer un jour ou l’autre pour atténuer nos faiblesses, et renforcer nos forces et atouts. Un psychologue, un psychiatre ou un Coach/Mentor pourrait fournir une aide précieuse en matière d’éclairage de cette zone obscure, qui peut conditionner la vraie « connaissance de soi. ». Exemple : Un profil extraverti fera un meilleur directeur commercial qu’un meilleur directeur de contrôle de gestion, et un profil créateur fera un excellent « Marketeur » mais juste un très bon « Financier » etc. 

Zone 1 : vous avez remarqué que j’ai laissé la zone la plus éclairée et la plus facile à comprendre jusqu’à la fin. La raison est simple, son ajustement (puisqu’il s’agit de la zone dévoilée) exige une meilleure connaissance des trois autres avant de décider de ce qu’il faut accentuer ou atténuer en matière de partage avec le monde extérieur. Cette zone est la « vitrine d’exposition » de notre personnalité, et donc notre « principal champ d’action » à alimenter en permanence, en fonction du travail sur « soi » dicté par le travail sur les trois autres zones. C’est un exercice revêtu de la mention « ad vitam » car chaque période de notre âge dicte ses préférences, ses priorités, ses exigences ainsi que ses craintes.

Enfin, la fenêtre JOHARI semble basique et très simple à utiliser. Laissons de côté la Zone 4 qui nécessite l’aide d’un spécialiste en psychologie ou en développement personnel, et essayons de remplir seulement les Zone 1, 2 et 3. C’est un exercice pratique qui exige une grande intégrité intellectuelle pour ne pas tricher, et au préalable, une très grande volonté de changer et d’aller de l’avant pour le commencer.

 Le temps que vous alliez consacrer à cet exercice reflète clairement l’importance que vous accordez à votre « connaissance de soi », et donc à l’amélioration de votre performance personnelle et professionnelle, sans jamais oublier la qualité de vie que vous visez dans votre présent et votre futur, pour vous, votre famille, et vos équipes de travail. 

Se contenter de « connaître » est l’équivalent de marcher dans la boue quand vous avez la certitude qu’en profondeur de votre terrain, vous avez un gisement de diamants. 

“La connaissance est le début de l’action ; l’action est l’accomplissement de la connaissance.”      Wang Young Ming